Monastére des Hiéronymites
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1502
Vu le 08.10.2015
Le Monastère des Hiéronymites est un monastère portugais de l'Ordre de Saint-Jérôme, de style manuélin, témoignage monumental de la richesse des découvertes portugaises à travers le monde.
Il est situé à l'ouest de Lisbonne, dans le quartier de Belém, à l'embouchure du fleuve Tage.
Histoire
Sur l'emplacement d'un ermitage fondé par Henri le Navigateur, le roi Manuel Ier entreprit en 1502, un peu après le retour de Vasco de Gama de son premier voyage en Inde, de bâtir un magnifique monastère destiné aux religieux de l'ordre des hiéronymites. Il a été en grande partie financé par les profits du commerce d'épices et grâce aux richesses rapportées des grands voyages de découverte portugais du XVIe siècle.
Le monastère constitue l'œuvre architecturale la plus aboutie du style manuélin. Bénéficiant de l'afflux de richesses à Lisbonne, les architectes purent se lancer dans une œuvre de grande envergure. Diogo Boitaca fut le premier architecte du chantier et adopta dès 1502 le style gothique. Mais à partir de 1517, ses successeurs modifièrent ce style et y ajoutèrent l'appareil ornemental caractéristique du style manuélin où se retrouvent diverses influences. João de Castilho, d'origine espagnole, donna à la décoration une tournure plateresque; Nicolas Chantereine mit en relief les thèmes de la renaissance; enfin, Diogo de Torralva et Jérôme de Rouen apportèrent une note de classicisme.
Il a échappé au séisme de 1755 qui a ravagé Lisbonne mais a été endommagé par les troupes napoléoniennes venues de France qui ont envahi le Portugal au début du XIXe siècle. En 1834, avec l'expulsion de l'Ordre religieux des hiéronymites, l'église Sainte-Marie des hiéronymites (Santa-Maria de Jerónimos) est devenue une église paroissiale pour les habitants de la paroisse de Sainte-Marie de Belém (Santa Maria de Belém).
Des bâtiments ajoutés au milieu du XIXe siècle à l'ouest du clocher affectent quelque peu l'harmonie architecturale de l'ensemble qui était jusque-là respectée. On y a installé les musées de la marine et de l'archéologie.
Classé monument historique en 1907, le monastère est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1983. Le 13 décembre 2007, les chefs d'État ou de gouvernement de l'Union européenne s'y réunirent pour signer un nouveau traité constitutionnel appelé traité de Lisbonne.
Le cloître.
Le cloître possède une richesse sculpturale impressionnante. De forme carrée de 55 mètres de côté, il comprend deux étages. L'étage inférieur, construit par Diogo Boitaca, est percé de larges arcades dont les remplages prennent appui sur de fines colonnettes dont la décoration s'inspire du gothique finissant et de la Renaissance. L'étage supérieur, construit par João de Castilho, a un style moins exubérant. Dans un couloir du cloître se trouve depuis 1985 le tombeau de Fernando Pessoa.
La salle capitulaire du cloître abrite aujourd'hui le tombeau de l'écrivain Alexandre Herculano. La sacristie et le réfectoire des moines sont recouverts de voûtes à liernes et tiercerons.
L'église Sainte-Marie (Santa Maria).
Le portail latéral sud, œuvre de Diogo Boitaca et João de Castilho, présente un foisonnement de gâbles, de pinacles et de niches accueillant des statues. Il est couronné par un dais surmonté de la croix des chevaliers du Christ. Le trumeau est orné de la statue d'Henri le Navigateur et le tympan est décoré de bas-reliefs se rapportant à la vie de Saint-Jérôme.
Le portail ouest, œuvre de Nicolas Chanterène, permet d'accéder au cloître du monastère. Il est orné de très belles statues, notamment celles de Manuel Ier et de sa seconde épouse Marie d'Aragon. Au-dessus du portail se trouvent les scènes de l'Annonciation, de la Nativité et de l'Adoration des Mages. De nos jours, le portail ouest est abrité par un porche construit au XIXe siècle.
L'intérieur de la nef de l'église surprend par le raffinement et la virtuosité de sa voûte. La décoration des piliers et de la voûte sont de João de Castilho, dans le pur style manuélin. A l'entrée de l'église, on peut voir les tombeaux de Vasco de Gama (sculpté de cordages, de sphères armillaires et autres emblèmes marins, il est de style manuélin) et de Camoens. Les bras du transept de style baroque ont été érigés par Jérôme de Rouen, fils de Jean de Rouen et renferment plusieurs tombeaux royaux. Dans le chœur reconstruit à l'époque classique, on découvre un tabernacle en argent du XVIIe siècle, de l'orfèvre portugais João de Sousa (1674-1678), offert par le roi Alphonse VI en remerciements pour sa victoire dans la Bataille de Montes Claros (17 juin 1665) face au royaume d'Espagne, et aussi plusieurs tombeaux royaux.
Nécropole royale de l'église.
L'église Sainte-Marie contient les tombeaux des 4 rois de la Branche Beja de la Maison d'Aviz et de nombreux membres de la famille. Les tombeaux reposent sur des éléphants en marbre et sont situés entre des colonnes ioniques surmontés de colonnes corinthiennes.
Dans le chœur de l'église se trouvent les tombeaux de Manuel Ier, de sa seconde épouse Marie d'Aragon, de Jean III et de son épouse Catherine de Castille.
Dans le transept nord se trouvent les tombeaux des enfants de Manuel Ier et d'Henri Ier tandis que dans le transept sud se trouvent les tombeaux des enfants de Jean III et celui qui contiendrait le corps de Sébastien Ier mais sans aucune certitude.