Le Château des Epioux
1650 & 1878
Vu le 20.04.2011
L'industrie métallurgique fut prospère dans le Luxembourg dès le 16è siècle. Les conditions d'existence s'y trouvaient en effet réunies : présence d'une force hydraulique importante - les ruisseaux y sont nombreux et permettent la constitution de retenues d'eau produisant la force motrice; tandis que les grandes forêts fournissent le combustible, c'est-à-dire le charbon de bois.
On trouvait aussi, par exemple à Ruette, à Athus et à Halanzy, du minerai facilement accessible, sur les hauteurs boisées ou dans les flancs des coteaux.
Le centre principal était le pays gaumais. Pendant trois cents ans, il sera le siège de la grande métallurgie luxembourgeoise. En 1574, on trouve 52 usines dans les prévôtés d'Etalle, de Chiny et de Virton. Et, aux alentours de Florenville, on peut citer Chameleux, Saiinte-Cécile, Muno, Izel, Jamoigne, Orval, La Soye et les Epioux.
Les forges des Epioux et Roussel employaient une trentaine de maîtres-ouvriers et une dizaine de manoeuvres, sans compter le travail procuré à de nombreux bûcherons, charbonniers et transporteurs.
Ces usines étaient encore prospères en 1805; elles déclinèrent et disparurent entre 1835 et 1850. Toute l'industrie métallurgique de nos régions souffrit en effet de la raréfaction du bois, de l'utilisation plus facile de la houille et du coke par des concurrents mieux situés, de l'invention du chemin de fer, et de la fermeture du marché français.
La fondation des forges des Epioux nécessita la création d'étangs, dont le plus grand, au pied du château, a un peu plus de 12 ha.
En 1888, une rupture de digue libéra 500.000 m³ d'eau qui détruisirent les usines des Epioux-Bas.
Le château des Epioux fut construit en 1650 pour les facteurs des forges. Il fut restauré en 1730 et Louis Zoude fit rehausser la tour en 1878.
Il connut un hôte célèbre en la personne du Prince Pierre Napoléon Bonaparte, fils de Lucien et neveu de l'Empereur. Au cours d'une vie aventureuse, agitée, turbulente, courant le monde, il connut des années plus paisibles dans quelques havres luxembourgeois, dont le château des Epioux qu'il habita de 1862 à 1871, se livrant, entre autres, à la chasse et à la rédaction d'ouvrages qu'il imprimait ensuite lui-même