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Le Château d'Annevoie

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1627

Vu en 2016

Le domaine d'Annevoie fut donc acheté au vicomte de Namur d'Elzée, au début du XVIIe siècle, en vue d'y faire construire leur résidence.
 
    En 1675, la propriété des Halloy passa en héritage à la famille de Montpellier en raison du mariage que Marie de Halloy avait contracté avec Jean de Montpellier, maître de forges. Ce dernier constitua peu à peu la propriété.
 
Ce Jean de Montpellier était un descendant de Jehan Servais, d'une famille d'opulents maîtres de forges, qui s'en était allé étudier la médecine en l'an 1500 dans le midi de la France, à l'université tant réputée de Montpellier. Lorsqu'il s'en revint au pays de Namur, son entourage prit l'habitude de l'appeler Jehan de Montpellier. Ce fut bientôt son surnom qui l'emporta sur le patronyme, si bien que par la suite, les membres de sa descendance qui auraient dû être des Servais furent appelés "de Montpellier".
 
Leur fils, prénommé Jean également (1679-1757) continua la tâche de son père, mais le plus célèbre des de
Montpellier fut assurément Charles Alexis (1717-1807). Maître de forges exploitant près d'une cinquantaine de fonderies, il était riche, curieux et cultivé. Il accomplit de nombreux voyages en France et en Italie. Il avait vu les parterres de Marly en France, les cascades de la villa d'Este à Tivoli et avait visité les jardins Boboli du Palazzo Pitti à Florence. Il revenait, à chaque fois à Annevoie, la tête pleine des images des splendeurs qu'il avait vues et les poches pleines de notes, témoins de ses enthousiasmes.
 
En 1758,
Charles Alexis de Montpellier racheta à Claude, vicomte d'Elzée, la seigneurie hautaine d'Annevoie et put, dès lors, ajouter à son patronyme le titre "d'Annevoie". Il devint donc le fondateur de la branche des "de Montpellier d'Annevoie" et sa carte comportait les titres suivants: "Charles Alexis de Montpellier, seigneur d'Annevoie, de Rouillon et Ambrezin, châtelain et bailly de Montaigle, maïeur des ferons et des taillandiers du Val d'Annevoie". Il entreprit de remodeler l'ensemble du château entre 1772 et 1776, puis créa les jardins dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La fin des travaux furent réalisés sous la direction de son successeur, Nicolas-Charles de Montpellier d'Annevoie.

Le château.

Les jardins

Les jardins
Ces jardins magnifiques résultent de la passion des jardins entretenue  par les nombreux voyages de Charles-Alexis de Montpellier à travers l'Europe du XVIIIe siècle. De France en Angleterre en passant par l'Italie, débordant d'images d'ailleurs, l’explorateur namurois s'est mis à composer d'espace en espace son chef d'œuvre de jardin. Au croisement des influences, les styles et les époques se sont mélangés pour créer une mosaïque de tendances, un patchwork inédit où la rigueur du jardin à la française côtoie le naturel du paysage anglais et la fantaisie des espaces italiens.


Charles-Alexis eut l'idée géniale de disposer le réservoir principal, un canal long de 400 mètres dans la partie supérieur du site et d'y installer une source. Ingénieuse trouvaille permettant l'utilisation du principe des vases communicants. Le système d'irrigation est alimenté par 4 sources sans aucune intervention mécanique.
 Ces jardins multiples se déclinent sur un clair-obscur où l'ombre et la lumière s'alternent et se combinent pour maîtriser l'art du jardin. Prenant appui sur le miroir, la demeure observe depuis plus de 200 ans en spectatrice silencieuse, les danses et les musiques de ses fontaines enchantées et de ses jets aux mille gouttes d'eau.


Glissant sur les cascades, sautant dans les bassins, filant dans le canal, se dérobant des fontaines et jaillissant des "putti" cracheurs d'eau, la belle qui ne craint ni le froid, ni le gel, est ici maîtresse des terres.
S'écoulant sans trêve depuis 1758, la demoiselle aux courbes sensuelles se contemple dans les miroirs, se repose dans les bassins et traverse le parc en ruisselant de fontaine en fontaine, sans qu'aucune machinerie savante ne l'entraîne dans sa course. Cinq typiques naces de Meuse glissant sur le courant, transportent les visiteurs pour une balade sur les eaux du Grand Canal.


Aux détours des allées, tapis dans les buissons et les charmilles, décors en fonte et vase en trompe l'œil guettent le promeneur pour le surprendre par des atmosphères troublantes et des paysages changeants. Créatures d'une autre époque, personnages sortis d'un répertoire baroque, une trentaine de statues bien que figées dans l'espace et dans le temps, indifférentes aux murmures de ce jardin aux eaux chantantes, semblent jouer et danser dans les fontaines et les bassins, chuchoter dans les clairières et rêver sur leur socle, le long des chemins de tilleuls ou au bord de "l'Allée des Géants".


Victorien dans le genre le jardin floral a fait son entrée à Annevoie en 1960 sous l'impulsion de Pierre de Montpellier. La ronde des fleurs s'ajoute alors au concert des eaux vives, la mélodie du printemps.
Régal des sens, les jardins d'Annevoie charment l'œil, chatouillent le nez, questionnent l'oreille et se laissent effleurer dans une effusion délicieuse de sensations et d'émoi....
 

​​​Adresse :  Rue des Jardins d'Annevoie 37 - 5537 - Annevoie-Rouillon

 

Anciennes photos.

Photos aériennes empruntées

 Charles-Alexis de Montpellier

Armoiries des de Montpellier d'Annevoie

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