top of page

Le Château de Grand-Bigard

1110 

Vu le 01.05.2010

 

La Belgique a toujours émerveillé le touriste qui la découvre, par la beauté de ses monuments historiques et de ses châteaux. Le Brabant compte plusieurs de ces châteaux qui témoignent d'un passé glorieux, mais celui dont s'enorgueillit la jolie commune de Grand-Bigard, à 7 km à l'ouest de Bruxelles, est, sans conteste, l'un des joyaux du patrimoine belge.

Le château de Grand-Bigard, dont les origines remontent au XIIe siècle, est entouré d'un large fossé où dort une eau profonde et que délimitent les hautes frondaisons d'une couronne de grands hêtres plusieurs fois séculaires.
Un pont à cinq arches, commandé par deux magots héraldiques du XVIIème siècle l'enjambe et conduit au pont-levis qui précède le châtelet d'entrée dont la partie centrale date du XIVe siècle.

Le château, érigé au XVIIe siècle, est un bâtiment aux vastes proportions et d'une pureté de style admirable: il constitue un spécimen remarquable de la Renaissance flamande, et se compose d'un long corps de logis à un étage dont la brique rose, sur laquelle tranche la pierre blanche des entablements des hautes fenêtres à meneaux, se marie agréablement aux pentes bleutées de la toiture d'ardoises.

La chapelle, à l'aile droite, n'a subi aucune modification depuis trois siècles et l'aile gauche est surmontée d'un bulbe.

Erigé vers 1347, le donjon, qui dresse sa silhouette massive, haute de trente mètres, à gauche du châtelet d'entrée, comporte quatre étages. Les murs ont une épaisseur de deux mètres. De la plate-forme du quatrième étage, entourée d'un mur crénelé, un panorama prestigieux se déroule sur Bruxelles et le pays flamand à trente kilomètres à la ronde.

 

Historique des propriétaires

Le premier seigneur de Bigard, Almaric de Bigard y vivait vers 1110. Depuis, 40 propriétaires s'y sont succédés. On y retrouve de grands noms de notre histoire nationale. Parmi eux: Guillaume Rongman, seigneur de Bigard, se distingua particulièrement; "Capitaine de la Ville de Bruxelles" en 1422, par ordre de Philippe le Bon, il réprima les troubles qui y sévissaient. Il obtint pour prix de ses services, la jouissance de l'hôtel d'Ostrevant, qui devint la Monnaie du Brabant. Cette demeure seigneuriale était bâtie sur les terrains de la place de la Monnaie actuelle. Sa mission terminée, le Seigneur de Bigard remit les clefs de la Ville aux magistrats le 25 décembre 1424.

Le quatorzième Seigneur de Bigard, Guillaume Estor, fit également une brillante carrière militaire. Sa vie est une longue suite de guerres et de combats. Nommé panetier de Brabant par lettres patentes de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, comte de Charolais, Guillaume Estor fut blessé d'un coup de serpentine au siège d'Amiens, en 1471. Il devint échevin du duc de Brabant, puis échevin de Bruxelles en 1475 et Amman de cette ville de 1477 à 1480, jusqu'au moment où Bruxelles fit sa soumission à l'empereur Maximilien 1er.

Le 6 janvier 1548, son petit-fils Jean Estor et sa mère furent exécutés, pour crime d'hérésie, dans la prison de Vilvorde. Leurs biens furent confisqués et Charles Quint vendit la Seigneurie de Bigard à Gaspard Schetz, Seigneur de Grobbendonck, par lettres patentes datées de Bruxelles le 14 février 1549, pour 17.800 livres, à raison de 40 gros la livre (monnaie de Flandre).

Le Seigneur de Grobbendonck épousa, en secondes noces, Catherine d'Ursel, descendante de Rongman et de Catherine de Bigard. Catherine d'Ursel, étant la dernière du nom, Gaspard Schetz obtint de porter le nom pour le perpétuer.
Laurent Longin, Seigneur de Lembecq, Trésorier général de Charles Quint, puis, en 1630, le comte Clarisse Amman d'Anvers, et enfin, au départ d'une grande lignée, le comte Philippe de Boisschot, furent les dignes successeurs de cette Seigneurie.

A son tour, Ferdinand de Boisschot, Chevalier de l'ordre militaire de Saint-Jacques, comte d'Erps, baron de Saventhem, Chancelier du Brabant, fut autorisé à charger ses biens d'un fidéi-commis perpétuel. Il mourut le 24 novembre 1649 et fut inhumé à Notre Dame du Sablon, devant l'autel de la Vierge. Son arrière petite-fille, Hélène de Boisschot, épousa Charles Ferdinand, comte de Königsegg-Rothenfels, régent intérimaire des Pays-Bas. À l'occasion de ce mariage, l'impératrice Marie-Thérèse érigea en marquisat, au profit du nouvel époux, sous le nom de Boisschot, la seigneurie de Bigard et les terres comprises dans le fidéi-commis.
Charles Ferdinand gouverna deux fois la Belgique, en 1716 et en 1743. Il reçut le Collier de la Toison d'Or des mains de Charles de Lorraine, en 1744. Sa fille Marie épousa le comte de Zierotin, Chambellan de l'Empereur d'Autriche. En 1797, sa petite-fille, Marie de Zierotin devint comtesse de Tour-et-Taxis.

Mais c'est le comte Ferdinand de Boisschot qui marqua profondément le domaine de son passage par l'agrandissement des bâtiments existants et la construction de nouveaux. Il fit adosser la chapelle au château en 1640. Son obit s'y trouve encore avec pour date: 1649. L'obit de Charles Ferdinand de Königsegg-Rothenfels, comte du Saint-Empire, chevalier de la Toison d'Or, s'y trouve également, avec l'inscription: Vienne, 19 décembre 1759.
Après lui, le domaine fut progressivement morcelé.

En 1902, Raymond Pelgrims de Bigard se trouvait devant des bâtiments complètement délabrés et mutilés. L'entrée du château était défigurée par une agglomération de fermes, les douves étaient comblées. Des vestiges d'un tel passé, Raymond Pelgrims de Bigard devait faire, en trente années d'efforts, une des plus prestigieuses demeures de notre pays.

En 2004, ses descendants décident d’ouvrir, pour la première fois, le parc au public en avril, en organisant la plus grande exposition florale de Belgique.
Depuis lors cet événement est devenu un rendez-vous incontournable et contribue à entretenir et à restaurer ce patrimoine exceptionnel. 

Cartes Postales

​​​Adresse : Isidoor Van Beverenstraat 5 - 1702 - Groot-Bijgaarden

 

                                                         50.873336, 4.264723

 

bottom of page