À l’ouest des remparts de Dubrovnik se trouve la forteresse Saint Laurent plus connue sous le nom de Fort Lovrijenac. Datant du 11ème siècle, cette construction médiévale massive, bâtie sur un éperon rocheux surplombant la mer, servait autrefois à la protection de la cité.
L’histoire du fort Lovrijenac
Dans les chroniques de Raguse, on apprend que les habitants de Dubrovnik ont réussi à construire le fort en seulement 3 mois dès 1018. Ils l’ont ensuite constamment amélioré jusqu’au 16ème siècle, notamment à cause du grand tremblement de terre de 1667.
Au 11ème siècle, les Vénitiens souhaitaient avoir la main sur la ville et avaient alors entrepris la construction d’un fort au même endroit. Ayant eu vent de leur projet, et ne souhaitant pas être chapeautés par Venise, les habitants combattirent les Vénitiens, empêchèrent la construction ennemie et réussirent à conserver leur fort et leur indépendance. Cette version romancée est toutefois remise en doute par les historiens soutenant que la construction daterait en fait du 14ème siècle.
La forteresse au service de Dubrovnik
À plus de 37 mètres au-dessus de l’eau, la forteresse protégeait la ville de deux façons distinctes. Elle permettait de veiller sur la mer au sud tout en contrôlant la route située au nord-ouest. C’est aussi la meilleure défense dont dispose le petit (et plus ancien) port de la ville : Kolorina.
De forme triangulaire, la construction dispose de 3 terrasses en escalier (la plus basse étant côté mer, la plus haute, côté terre). Les murs côté mer sont très épais (de 4 à 12 mètres) à la différence de ceux se trouvant côté terre (60 cm). La forteresse aux deux ponts-levis et de style roman, est aujourd’hui redevenue vide. Surnommée le « Gibraltar de Dubrovnik », le fort Lovrijenac affiche en toutes lettres sa fonction sur son fronton au-dessus de l’entrée principale. Ainsi, on peut y lire les inscriptions : Non Bene Pro Toto Libertas Venditur Auro (La liberté ne s’achète pas même pour tous les trésors du monde).
À noter que l’attachement à la liberté était tel pour les habitants qu’ils avaient mis en place des protections en interne contre leurs propres gens d’armes. Les chefs militaires étaient ainsi renouvelés tous les mois. Les murs très fins, côté ville permettaient de pouvoir attaquer le cas échéant, sa propre armée qui se serait rebellée. Dix gros canons équipaient également le fort de Lovrijenac pour sa défense, le plus gros n’ayant jamais servi
À l’intérieur, une petite chapelle (Saint-Lovro) et une cour intérieure complètent l’ensemble. C’est dans cette petite cour que sont désormais régulièrement données des représentations théâtrales lors du festival d’été de la ville (notamment le Hamlet de Shakespeare).