Situé à 40km à l'Ouest de Montpellier et 25km de Sète, l'abbaye de Valmagne offre une prestigieuse architecture gothique.

 

L'abbaye de Valmagne se dresse à proximité de Villeveyrac au milieu des collines et des vignes qui surplombent le bassin de Thau. C'est l'ordre des bénédictins qui fonda l'abbaye en 1138 sous l'impulsion de Raymond Trencavel, Vicomte de Béziers. L'abbaye fut ensuite rattachée à l'ordre cistercien en 1159.

L'église de l'abbaye, qui est la première étape lors de la visite du site, est de style gothique classique, elle date de 1257. S'élevant sur les fondations d'une église romane devenue trop étroite, l'église reprend le style des grandes cathédrales du Nord. Les voûtes culminent à 23 m au dessus du sol et la longueur de l'édifice dépasse 83 m. Aujourd'hui, l'église abrite des foudres de chêne où mûrissent des vins renommés.

Du 12ème siècle au début du 14ème  siècle, l'abbaye de Valmagne connut une période de prospérité qui la propulsa parmi les plus riches du Sud de la France.

Le monastère disposait avec les moines d'une main d'œuvre qualifiée qui utilisait les meilleurs techniques de l'époque, assurant un rendement inégalé dans la région. Les villes avoisinantes, avides de denrées, offraient des débouchés économiques. Les moines vendaient sur les marchés les surplus de l'exploitation et dépensaient peu, étant autosuffisant.

Obéissant à la Règle, le moine cistercien célébrait l’opus Dei, « l'œuvre de Dieu ». Il pratiquait la récitation de huit offices par jour et faisait vœux de silence, communiquant avec les autres membres par le langage des signes. Le reste du temps était consacré à la lecture et au travail. Les moines se réunissaient dans la salle capitulaire tous les matins où était lu un chapître de la Règle de Saint Benoît. La salle capitulaire était aussi le lieu où le père abbé était élu.

 

L'abbaye subit de plein fouet la guerre de Cent Ans (1337-1453) et les guerres de religion. Ainsi, lors d'une attaque des Huguenots en 1575, tous les vitraux furent brisés.

La révolution finit par sonner le glas de l'abbaye. En 1789, les derniers moines quittèrent le monastère juste avant l'arrivée des paysans révoltés qui saccagèrent le lieu en brûlant les archives, les tableaux et le mobilier. L'abbaye devint un bien national et fut vendue trois ans plus tard à M. Granier-Joyeuse dont les héritiers cédèrent le monastère au Comte de Turenne en 1838. L'abbaye est aujourd'hui la propriété des héritiers du Comte.

Le cloître, la salle capitulaire, la fontaine-lavabo et le jardin médiéval sont avec l'église les points forts de la visite.

Les amateurs de bons vins seront aussi satisfait car l'abbaye de Valmagne, également appelée "cathédrale des vignes", est un excellent domaine viticole. Deux terroirs s'affirment sur la propriété : l'un, devant l'abbaye au sol argilo-calcaire, donnant des blancs principalement, et l'autre, riche en marnes rouges, derrière l'abbaye, donnant les meilleurs rouges.