Le Château de Roly
XIe siècle
Vu en 2007
Dès le XI ème siècle, dans les textes d’archives, on rencontre des « chevaliers de Roly » qui habitent une tour bordée de fossés.
Au début du XIII ème siècle, les seigneurs du lieu construisent le donjon actuel. En font foi plusieurs fenêtres « romanes » en partie obturées et les deux archères.
Dès la fin du XV ème siècle, toutes les dépendances sont déjà édifiées : manoir (reconstruit en 1616 comme l’indiquent les ancres), chapelle castrale, étables, écuries, grange, porcheries, bergerie et brasserie. Elles se groupent au pied de ce haut donjon et forment un quadrilatère serré autour d’une vaste cour où se réfugient les habitants et leurs animaux lors des périodes d’insécurité. Deux portes cochères y donnent accès ; celle du S.O. est datée de 1685 à la clé.
Diverses modifications eurent lieu au début du XVII ème siècle et au milieu du XVIII ème siècle, comme pour le donjon : l’ouverture des grandes fenêtres à cintre surbaissé et du toit à la Mansart.
Le château-ferme est défendu par deux tours rondes, une tour carrée et par des douves aux côtés ouest et nord.
Il constitue un impressionnant ensemble architectural le mieux conservé du Namurois, d’autant qu’aucune annexe des XIX et XX èmes siècles, n’est venue le défigurer.
La seigneurie de Roly était divisée en trois parties qui relevaient respectivement de la cour féodale de Namur – le fief de la « tour de Roly » appartenait à la famille qui porte le nom du village -, de la cour féodale de Liège et de l’abbaye bénédictine Saint-Jean de Florennes.
En 1580, Jean Lambert de Roly acheta la partie de la terre et seigneurie de Roly mouvante de la principauté de Liège, pour 1000 florins-or, à Charles de Glymes, baron de Florennes. Ce même Jean de Roly avait, en 1556, épousé Barbe Porquin, fille du plus puissant financier liégeois de l’époque, dont il eut 17 enfants. En 1595, il était grand-maître d’hôtel du prince - Evêque de Liège, président de la chambre des comptes (ministre des finances) et président du Conseil Privé (Premier ministre).
Jusqu’en 1724, la terre de Roly fut aux mains des barons de Roly. Par suites des importantes dépenses engagées par ses prédécesseurs pour la restauration du château, le baron Charles de Roly dut vendre sa propriété, le 23/08/1724, au comte de Groesbeeck, seigneur d’Aublain et Franc – Waret.
Par la suite, la seigneurie de Roly passa par voie d’héritage au marquis de Croix, aux comtes d’Andigné et au marquis de Keroüartz jusqu’en 1986.
Par arrêté royal, daté du 15 octobre 1975, le château de Roly a été classé en raison de sa valeur historique et archéologique, sur la proposition de la commission des monuments et des sites.
Après avoir connu l’abandon et le pillage pendant près de 10 ans, le château a trouvé acquéreurs en les personnes de M et Mme Leone en août 1995, date depuis laquelle, il est en restauration.