L'Abbaye de Leffe
1152
Vu en 2009
Relevant de l'Ordre des Prémontrés, le prieuré de Leffe, fondé en 1152 par l'abbaye de Floreffe, ne fut élevé au rang d'abbaye indépendante qu'en 1200, compte tenu du nombre sans cesse grandissant de novices qui y séjournaient.
Son histoire relativement paisible sera cependant secouée par le sac de Dinant en 1466 qui vit la perte d'une somme considérable d'archives.
En 1792, à l'approche des troupes révolutionnaires, les religieux trouveront asile à Givet. De l' église abbatiale antérieure au XVIII siècle, il ne subsiste rien. Le porche d'entrée qui demeure au débouché de la route de la vallée de Leffe constitue le seul vestige de l'église de la première moitié du XVII siècle. Le sanctuaire actuel fut aménagé au début de ce siècle dans une ancienne grange construite en 1710. L'ensemble des bâtiments disposé de manière rectangulaire compose un bel édifice des XVII et XVIII siécles. Seule la bibliothèque est isolée en dehors de l 'enceinte. A noter son élégant portique datant, comme le reste du monument, de 1720.
Suite aux péripéties de la révolution française, la maison conventuelle, comme tous les autres biens d'église, sera nationalisée puis vendue en 1797. Rachetée par l'abbé de l'époque, l'abbaye sera finalement cédée aux laïcs et transformée en verrerie en 1816. Après la faillite de cette société, une partie des bâtiments (l'ancienne église) sera rasé.
En 1902, Remy Himmer qui est propriétaire des bâtiments revend l'ensemble aux moines Prémontrés de Frigolet. 1903 voit l'arrivée de religieux français ; après leur départ, l'abbaye de Tongerloo rend, à son tour, sa raison d'être au sanctuaire.
Ces religieux, chassés de France par la loi Combes (interdiction aux communautés de devenir propriétaire), trouvent refuge en Belgique. Depuis lors, la communauté occupe les locaux actuels qu'elle a réaménagés passant outre des vicissitudes de l'histoire.
Aujourd'hui, les religieux assurent l'accueil dans la maison de retraite, l'hôtellerie et les visites de passage. La vie liturgique retient également un investissement particulier de même que l'entretien des bâtiments. Les prêtres sont appelés à des ministères très fréquents voire permanents dans les paroisses environnantes.
Sans être brassée ici, la bière de Leffe permet à l'abbaye d'être moins gênée par des soucis financiers. Nous recommandons à vos papilles les différentes bières : la blonde, la brune, la triple et la radieuse. Un musée, ouvert en 2002, permet de découvrir l’histoire de l’abbaye et du produit qui emprunte son nom.
La Bière.
Du nom d'un quartier de Dinant dans la vallée de la Meuse, la bière de Leffe fait partie de la variété des bières d'abbaye .
L’abbaye abritait déjà une brasserie au xiiie siècle. À la suite de la destruction de la brasserie pendant la Révolution française, la production de bière s'arrêta.
En 1952, le brasseur Lootvoet obtint les droits de licence pour produire la bière de Leffe.
En 1955, cette brasserie a été rachetée par les brasseries Stella Artois.
En 1975, elle ferma et toute la production fut transférée à la Brasserie Grade de Mont Saint Guibert (plus tard, nommée brasserie Saint Guibert).
En 1975, la production s'élevait à 18 000 hl par an ; quand Saint Guibert ferma le 30 juin 1996, la production s'élevait alors à plus de 300 000 hl et partit à Louvain.
Elle fait maintenant partie du groupe Inbev et est brassée à Louvain.
Il existe 11 variétés de Leffe
la Leffe Brune (6,5 %), produite depuis 1952
la Leffe Blonde (6,6 %), produite depuis 1967
la Leffe Radieuse (8,2 %), produite depuis 1973
la Leffe Triple (8,5 %), produite depuis 1954
la Leffe Vieille Cuvée (8,2 %), produite depuis 1956
la Leffe Rituel 9° (9 %), produite depuis 2006
la Leffe de Noël (6,6 %), produite depuis 2008
la Leffe Ruby (5 %), produite depuis 2011
la Leffe Printemps (6,6 %), produite depuis 2011
la Leffe Nectar (au miel) (5,5 %), produite depuis 2012
la Leffe Royale (7,5 %), produite depuis 2012