L'abbaye Notre-Dame de Quincy est une ancienne abbaye cistercienne située à Tanlay. L'abbaye est fondée en 1133 par des moines venus de l'abbaye de Pontigny. Prospère à ses débuts, l'abbaye connait par la suite des hauts et des bas. L'abbaye végète aux XVIIe et XVIIIe siècles avant d'être vendue en 1790 et convertie en 1822 en exploitation agricole. Le cloître et l'église sont détruits pendant la Révolution et au début du XIXe siècle. Depuis quelques années les vestiges n'ont plus d'usage agricole et les bâtiments qui subsistent ont fait l'objet de travaux d'étude et d'une rénovation partielle.
L'abbaye se trouve dans un vallon arrosée par le ru de Melisey. Le site fournit, comme dans toute implantation cistercienne, à la fois le bois, la pierre et l'eau nécessaires à son fonctionnement. Trois moulins sont installés sur le cours d'eau.
L'abbaye est située à 10 km à l'est de la ville de Tonnerre dans le département français de l'Yonne, sur le territoire actuel de la commune de Tanlay.
L'abbaye Notre-Dame de Quincy, rattachée à l'ordre cistercien, est fondée en 1133 par douze moines venus de l’abbaye de Pontigny : il s'agit du sixième établissement créé par cette dernière. L'église abbatiale est consacrée en 1139. L'abbaye est prospère à ses débuts : forte de 150 moines elle possède 14 granges et maisons urbaines, six à sept moulins ainsi que des celliers à vin à Auxerre, Chablis et Epineuil. L'église abbatiale sert de nécropole à la puissante famille des Courtenay apparentée au roi de France. Mais dès le XIIIe siècle elle est le siège de conflits internes et de querelles de voisinage. Elle est endommagée par la guerre de Cent Ans mais retrouve une certaine prospérité à la fin du Moyen Âge. Durant les guerres de religion son abbé commendataire le cardinal Odet de Coligny se convertit à la foi protestante. Les moines qui occupent l'abbaye à l'époque sont presque tous massacrés et un incendie ravage une partie des bâtiments. L'abbaye subsiste sans éclat au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. À la Révolution française, en 1791, l'abbaye qui n'est plus occupée que par quelques moines, est vendue comme bien national et sert de carrière de pierres. Elle est rachetée en 1822 par le propriétaire du château de Tanlay et ses bâtiments deviennent le siège d'une exploitation agricole. Au cours des dernières années, les bâtiments ont été libérés de leur usage agricole et des travaux de restauration ont été entrepris. L'abbaye est désormais ouverte à la visite. Les édifices de l'abbaye sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1962.
L'abbaye présente à l'origine le plan typique d'une abbaye cistercienne : le cloître est bordé au nord par l'église abbatiale. Un bâtiment situé à l'est du cloître accueille la salle capitulaire, la salle des moines et à l'étage le dortoir. Un réfectoire est situé au sud tandis qu'à l'ouest se trouve un long bâtiment sans doute destiné aux convers. Un corps de logis composé de deux bâtiments adossés à une grande salle et séparés par une cour est édifié à l'écart du cloitre et sert peut-être à l'époque d’hôtellerie. Tous ces bâtiments, qui ont été édifiés aux XIIe et XIIIe siècles subissent des modifications importantes entre le XVe siècle et le XVIIIe siècle. Une tourelle d'escalier est édifiée à l'angle sud-ouest de la grande salle du corps de logis. L'église abbatiale qui a déjà été une première fois refondue est amputée de sa nef et reçoit une nouvelle façade classique. Le bâtiment des moines reçoit également une nouvelle façade. Au XVIIIe siècle certains bâtiments attenants au cloître sont supprimés4.
Après la vente de l'abbaye durant la Révolution française, le cloître et l'église abbatiale sont progressivement détruits. Aujourd'hui il ne subsiste plus de l'ensemble claustral qu'une partie de l'ancien bâtiment des moines formant un parallélépipède de 25 mètres sur 14 m à deux niveaux. Ont également survécu le corps de logis, une basse-cour du XVIIIe siècle et un petit corps de bâtiment datant du XVIIIe/XIXe siècle qui sert de local d'accueil des visiteurs.